FECAMP ca vient de fidicampus ville ou quand j'etais enfant vivait grace aux terres neuvas qui partaient pecher au long cours pendant 4 à 6 mois ; ces pecheurs avaient une vie rude en mer et les femmes seules apres leur depart etaient souvent enceintes et devaient se debrouiller seules alors on comprend la solidarite parmi ce peuple de pecheurs et les familles; mais a coté de ceux qui partaient au loin en mer, gravitaient aussi pleins d'autres metiers qui sont aujourd'hui helas disparus : saurin(c'etait le metier de mon pere) ca consistait a saurir du poisson hareng ou maquereau dans de longues cheminees graisseuses et en bas on y mettait un feu "le boucan" que le saurin devait surveiller jour et nuit et ce 7 jours sur 7 les horaires c'etait hard je me rappelle mon pere de 2h du matin à 13h et de 14h30 à 19h ; à son retour à la maison il s'endormait assis sur sa chaise ou piquant le nez dans son potage le pauvre et repartais dans le froid l'hiver avec sa vieille canadienne à 1h30 du matin pour aller surveiller son boucan; le dimanche j'allais le voir l'apres midi il mettait aussi le poisson avant a detremper dans de longs bacs pour lui faire perdre son gout trop salé et ce pendant 24h ; c'etait ma promenade du dimanche les femmes etaient "filletieres" et pouvaient aussi selon les dates bosser 7 jours sur 7 (elles faisaient des filets de poisson) pas besoin de vous dire que le soir elles puaient le poisson en ressortant et bouhhh je me rappelle encore cette odeur qu'elles melangeait souvent avec eau de cologne dont elles s'aspergeaient avant de sortir pour sentir bon elles bossaient dures payees a la piece mais j'avoue ne pas me rappeler en avoir vue une pleurer elles se serraient les coudes et chantaient en bossant
a fecamp il y avait aussi la fabrique de la fameuse"benedictine" ou j'ai bossé pendant un an apres mon bac. cette entreprise etait tenue par des religieuses au depart et apres ce fut des orphelines qui occupaient ces postes de travail a la chaine et revaient bien souvent grace a "nousdeux" au prince charmant et bossaient le double quand les chefs passaient en esperant etre vues d'eux et allees bosser apres a la culture des plantes car moins dur ; c'etait ce qu'on appelle le travail au tapis "la mise en bouteille" et le cachet en cire mis dessus les bouteilles nous cloquaient les doigts a cette epoque on avait pas de moyen de securite et on se brulait dingue la c'etait un monde du "chacune pour soi" et esperance d'etre vu du patron les filles parlaient aux poses des le mercredi au bal du samedi soir et le lundi c'etait avec qui ellesavaient dansées moi j'appelle ca un monde de survie et non pas de vie le but c'etait le bal du samedi soir et sortir de cette entreprise en se mariant et avoir des enfants boudiou et que ca elles voulaient etre mere et ne pas donner une vie comme la leur a leurs enfants j'en connais certaines qui y ont parfaitement reussi chapeau a elles